La Qualité de Vie au Travail est aujourd’hui indispensable pour que votre entreprise attire les talents et fidélise ses collaborateurs. Mais comment rendre visibles les actions qui vous permettent de proposer des conditions de travail idéales et de vous démarquer des autres employeurs ? Pour montrer que le bien-être de vos équipes est important pour vous, les labels QVT sont-ils une bonne réponse ?
Se poser les bonnes questions
Obtenir un label QVT pour votre entreprise vous permet entre autre de :
vous distinguer des concurrents
rester attractif pour les nouveaux talents
favorisez la rétention de vos équipes
Le choix du ou des label(s) est un sujet sensible car ils vont conditionner le type d’analyses qui seront menées au sein de votre entreprise et les actions qui en résulteraient.
Le budget et le temps alloués à la mesure des différents critères de bien-être sont aussi à prendre en compte : si certains labels sont abordables, d’autres coûtent plusieurs centaines de milliers d’euros.
Dans tous les cas, si votre objectif est bien de créer le meilleur environnement de travail possible, vous devrez également prévoir un budget opérationnel plus ou moins conséquent pour répondre aux critères exigés et aux attentes des premiers concernés, les salariés. Il faut être prêt à se remettre en question, à transformer votre entreprise et à fédérer vos équipes autour de votre projet par une bonne communication interne et une mobilisation continue des différents acteurs concernés à chaque étape.
Il convient donc dans un premier lieu de comparer les différents dispositifs et de vous tourner vers celui qui correspond le mieux à votre organisation et à votre culture d’entreprise.
Quel que soit votre choix, la communication externe sera un facteur de succès pour booster votre marque employeur : il fait bon vivre et bon travailler dans votre entreprise, faites-le savoir ! Une page dédiée sur votre site, des publications sur les réseaux sociaux, des témoignages de vos collaborateurs, etc., n’oubliez pas que 82% des candidats se renseignent avant de postuler à une offre !
Avant d’aller chercher un label, il faut donc bien se préparer et ne pas y voir que la reconnaissance de vos efforts passés : la quête du label reste une étape et pas une fin en soi.
La mesure du bien-être
Avant de présenter les labels incontournables de la QVT, rappelons que la mesure du bien-être n’est pas dogmatique.
Plusieurs visions et outils cohabitent et se complètent qui peuvent être regroupés dans 4 catégories :
la santé au travail qui s’appuie sur les taux d’absentéisme, les accidents du travail ou les maladies professionnelles (ex: La Mesure Management Santé par Malakoff Médéric, l’Indice de Bien-Être au Travail par Mozart Consulting)
l’audit social qui évaluent le climat social et la prise en compte des risques psychosociaux (ex: Sociodiag par Synergence, European Social Label par l’European Social Label Institute)
la science du bien-être qui mesurent le bien-être en observant les individus dans leur globalité, la perméabilité entre vie pro et vie perso (ex: Happiness Indicator par Erasmus Happiness Economics Research Center, Baromètre du bien-être au travail par Martin-‐Krumm & Nikolaidis Tsialdaridis)
l’empirisme des enquêtes extérieures réalisées par des organisations et cabinets autour d‘enquêtes subjectives et de statistiques (ex: Baromètre du Bien-Être et de la Qualité du Travail par BeBetter&Co, Great Place to Work par Great Place to Work Institute France)
Les indicateurs du bien-être au travail sont donc nombreux et leur mesure complexe.
Vous pouvez sur ces différentes visions construire vos propres référentiels en analysant des critères accessibles (absentéisme, turnover, gravité, etc.) et en recueillant le feedback régulier de vos salariés.
Que valent réellement les labels de la QVT ?
Même s’ils ont pour vocation de reconnaître voire de garantir une bonne qualité de vie au travail, n’ayez pas une confiance aveugle en eux. Les critères sont malheureusement souvent gardés secrets et le coût d’éligibilité est relativement élevé pour les entreprises de taille moyenne (10-12 K€ par exemple pour Great Place To Work d’après les informations trouvées). Monétisation + opacité + absence de contrôle tiers = vigilance.
Certaines entreprises se proclament "responsables" car elles ont réussi à obtenir un label et cela signifie certainement que la QVT est une préoccupation majeure pour elles mais certaines pratiques douteuses exposées soulèvent une remise en question : montant de prime indexé sur les résultats attendus de l'enquête, sélection à l’entrée pour améliorer les taux de labellisation…
Peut-on (doit-on?) réellement classer telle entreprise par rapport à telle autre ? Rien n’est moins sûr, si les moyennes et petites structures sont écartées, doit-on considérer les occupants des podiums comme les “meilleurs” ?
Certains labels tentent de rassurer. Jullien Brézun, directeur de Great Place to Work France affirmait que sur les 400 entreprises candidates, 79 ont obtenu une place au classement en 2018, un taux de réussite réaliste (19,75%) par rapport aux 85% de Top Employeurs. Pour le label HappyIndex At Work, sur les 10.000 entreprises évaluées sur la plateforme, seulement 500 ont pu figurer dans la liste des nominés 2018 (5%). Le droit d'entrée démarre à 1.000 euros et varie ensuite selon la taille de l'entreprise. On peut ici imaginer que les entreprises disposant du label sont réellement méritantes et offrent une réelle plus-value.
Quelques labels populaires
Malgré une légère défiance, on passe en revue 5 labels populaires qui sont souvent sur le devant de la scène.
La certification est attribuée sur la base d’un diagnostic de l’entreprise. Une enquête est adressée à l’ensemble des collaborateurs et un dossier à compléter sur les pratiques managériales. Si vous obtenez une note suffisamment élevée sur les 2 volets, vous obtiendrez la certification qui sera valable durant une année.
Analyse les conditions de travail des collaborateurs. Pour postuler, vous devez avoir plus de 250 salariés en France ou 2 500 à l'international. Vous devrez compléter une enquête détaillée sur vos pratiques RH, à travers le référentiel “HR Best Practices Survey”. La certification durera un an.
Label marque employeur portant sur la qualité du cadre de vie au travail. Il estime la qualité des locaux, de l’aménagement et de l’animation des lieux. Vous pouvez choisir d’être évalué sur l’un ou plusieurs de ces leviers d’actions: bâtiments et équipements, aménagement (des espaces), animation RH. Le label sera attribué sur la base d’une évaluation des 6 domaines suivants: santé environnementale, démarche collaborative, fonctionnalités, communication et lien social, équilibre vie pro/vie perso, hygiène de vie.
Ce label s’intéresse à 7 critères différents (air, eau, nutrition, lumière, activité physique, confort et bien-être psychique), auxquels l’entreprise doit parfaitement répondre pour être éligible. Il tient moins compte du ressenti des occupants que le label Osmoz, mais il met en valeur les prestations et commodités de la société (salle de repos, séances de yoga, etc.).
Évalue la motivation et l’engagement des collaborateurs grâce aux notes (de 1 à 5) qu’ils attribuent à différentes affirmations “Je me sens reconnu et encouragé”, “Je prends du plaisir dans mon travail” etc… Si le taux de participation et de recommandation est suffisant, vous recevrez le label.
En somme, les labels restent des étiquettes comme les autres. Son absence ne signifie d’ailleurs pas que l’entreprise n’est pas un exemple en matière de QVT. En tant qu’employeur, ne misez pas que sur eux pour être attractif; en tant que candidat, renseignez-vous bien et faites confiance à votre instinct : le process de recrutement laisse à désirer, les salariés que vous avez croisés ont l’air sur les rotules, votre future entreprise vous offre plus de promesses que d’avantages concrets, passez votre chemin si vous le pouvez !
Sources :
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